Réflexions sur le « Loup de Wall Street » de Scorsese

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Que nous montre Martin Scorsese dans « Le Loup de Wall Street » ? Que le capitalisme est fondamentalement hédoniste. Il repose sur le plaisir, les putes, l’argent facile (si on y mets sa volonté de travail), les drogues type cocaïne. Ce film est peut-être la meilleure propagande en faveur de l’Amérique financière, du dollar, de la drogue, des excès.

Encore une fois, Scorsese frappe fort ; à aucuns moments, il ne jette un regard VRAIMENT moral, et même quand on croit qu’il le jette, c’est par contrepied. C’est exactement la même chose pour bon nombres de cinéastes américains dont les frères Coen. Leur cinéma est un cinéma où l’idée morale est le plus souvent exclue. Ou rejeter comme étant signe de faiblesse, comme dans un des derniers grands films hollywoodiens à mon sens : « The Big Short », film qui narre de manière extrêmement originale et déroutante la crise des subprimes. 

Or la société américaine est réputée très chrétienne. En fait, elle ne l’est pas pas tant que cela, et semble moins marqué par la faute que le cinéma européen. La vieille Europe, rempli d’athées et d’agnostiques, se sent coupable de tout, tous nos films montrent des personnages dépressifs en prise avec la morale, culpabilisés ; les USA bien moins. « They absolutely don’t give a *** ».

Disons aussi que les Américains du Nord, en valorisant l’apparence, la réussite et la beauté, se classe d’ailleurs, à mon sens, comme pays et société païen plutôt que chrétien. Le discours chrétien qui est rabâché là-bas n’est, chez eux, qu’une justification morale à leur comportement souvent dénué de morale. Il n’est que de voir comment les U.S.A. ont mis en place une véritable industrie de la pornographie, la plus lucrative et prolifique du monde, pour voir qu’ils n’ont aucun scrupules religieux d’aucunes sortes.

2 commentaires

  1. le texte est court et intriguant. Il pointe en effet cet écart qui ne cesse de taquiner l’esprit chaque fois que la Realpolitik américaine appliquée sur toutes les manifestations de la société américaine est mise en regard avec les  » récits & discours moraux  » Il me semble même que cet  » écart  » prend son origine avec et par l’installation des colons puritains du Mayflower. Puritains craignant Dieu, cherchant à vivre au plus près de la loi divine portée par le texte biblique ils firent preuve d’une sauvagerie envers les indiens natifs. En utilisant le texte biblique et appliquant une morale religieuse issue de la réforme faite de violence qui n’avaient plus rien à faire avec les paroles du Christ ils justifiaient leur emprise sur les terres américaines et leurs attitudes agressives. Comment cette morale et cette pensée puritaine en est arrivée à devenir païenne cela reste à être démontrée et explicitée car la métamorphose semble avoir eu lieu…

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    • Oui c’est en effet, je crois, une métamorphose que l’on peut constater dans ce que l’Empire américain nous envoie comme produits culturels, etc. Cela n’a plus rien de chrétien ; le culture du sport, de la beauté, de l’argent, de la santé et de l’hygiène, les industries des goodies et autres produits de sous-culture, la pornographie US, la junk-food, etc. nous renvoie des images d’une société passée d’un puritanisme originelle à une sorte de décadence romaine orgiaque qui a plus à voir avec un paganisme dégénéré et libertin qu’une morale rigide, puritaine et ancrée dans des valeurs traditionnelles qui n’ont plus l’air d’être en cours dans cette partie du monde…!

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